Commancheria

Sortie: septembre 2016

Réalisation: David Mackenzie

Scénario:  Taylor Sheridan

Acteurs(trices): Ben Foster, Chris Pine, Jeff Bridges, Gil Birmingham

Bande Originale:  Nick Cave, Warren Ellis

Synopsis selon FFL:

A la suite du décès de leur mère, deux frères se retrouvent au sein du petit ranch familial. Pour rembourser les emprunts de leur défunte mère et éviter ainsi la saisie de leur propriété familiale, les deux frères se lancent dans le braquage des agences d’une banque locale.

L’humble opinion de FFL:

Nous sommes dans le grand Texas. Il y est question de braquage, de policiers locaux, de grandes étendues poussiéreuses, de petites villes endormies perdues dans le désert et accablée par la chaleur, de lumière dorée par le soleil couchant, de petites steak houses, de vieilles Chevrolet à bout de souffle, d’indiens commanches, de texans pur jus armés jusqu’aux dents, de casinos…

Bref les décors d’un excellent polar américain avec quatre grands interprètes : Ben Foster et Chris Pine tout en tension, le merveilleux Jeff Bridges faussement nonchalant et l’ineffable Gil Birmingham.

Un petit avant-goût ?

On se situe dans la petite bourgade de Coleman au fin fond du Texas. Les deux rangers décident de déjeuner dans un petit restaurant local. Mais alors très local…

Informations en vrac:

Le scénariste du film, Taylor Sheridan est également le scénariste de Sicario et de Wind River deux autres polars de bonne facture.

Il a grandi dans un milieu très modeste au sein d’une petite ville du Texas se situant entre Austin et Dallas. Ce qui lui confère un regard très précis sur le monde rural des Etats-Unis et notamment du Texas.

Il est également acteur (Sons of Anarchy) et réalisateur (Wind River).

Il a enfin écrit la série Yellowstone  avec Kevin Costner. Une intrigante série qui se déroule dans le Montana, au sein d’une famille de cow boys rustiques dont le très grand domaine foncier irrite les indiens des réserves voisines et attire les promoteurs immobiliers.

Un auteur à suivre, ce Taylor Sheridan.

Crash Test Aglaé

Sortie: 2 août 2017

Réalisation: Eric Gravel

Scénario: Eric Gravel

Acteurs(trices): India Hair, Julie Depardieu, Yolande Depardieu, Anne Charrier, Tristan Ulloa

Bande Originale: Jean-Michel Pigeon

Synopsis selon FFL:

Une jeune ouvrière psychorigide et au passé difficile apprend que l’usine où elle travaille va fermer ses portes. Dans le cadre du plan social, il lui est proposé de prendre un poste équivalent en Inde. Elle accepte la proposition et décide de s’y rendre. Accompagnée par deux de ses collègues, elles aussi un peu perdues. Toutes les trois s’engagent alors dans un long périple loufoque en voiture.

L’humble opinion de FFL:

Crash Test Aglaé est un film un loufoque sur fond de mondialisation et de difficultés tout autant sociales que relationnelles.

Il s’agit d’un film très écrit, attachant, qui fourmille de couleurs vives, de bonnes idées de mise en scène, d’images percutantes et  de personnages truculents. Et une vraie satire sociale sur la mondialisation.

Un film personnel et sans prétention servi par un trio de comédiennes qu’on ne présente plus: India Hair, Julie Depardieu et Yolande Moreau.

Franchement à voir.

Un petit avant-goût ?

Dans le cas de ce film, difficile de choisir un extrait qui n’aurait pas de sens (ou le sens souhaité) sorti de son contexte. Désolé.

L’Amant d’Un Jour

Sortie: 31 mai 2017

Réalisation: Philippe Garrel

Scénario: Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas, Arlette Langmann, Philippe Garrel

Acteurs(trices): Esther Garrel, Louise Chevillote, Eric Caravaca

Bande Originale: Jean-Louis Aubert

Synopsis selon FFL:

Une jeune femme se réfugie chez son père à la suite d’une rupture amoureuse déchirante. Elle y rencontre la nouvelle compagne de son père: une jeune femme de son âge. Les ordres et désordres amoureux de ces trois personnages vont alors s’entrechoquer et résonner…

L’humble opinion de FFL:

Un film très esthétique. Sur la forme d’abord avec une très élégante image noire et blanc.  Des ombres et lumières délicates. Des expressions du visage et des corps filmés au plus près. Raison pour laquelle FFL présente ici plus d’images que d’habitude. Et il a été difficile de faire des choix.

Esthétique sur le fond également avec le traitement des sujets amoureux simples et là encore délicats. Abordés avec intelligence et coeur.

Trois magnifiques comédiens: Louise Chevillote produit avec vérité une infinité de nuances tout au long du film. Esther Garrel a plusieurs scènes très fortes qui montrent l’étendue de son talent. La présence d’Eric Caravaca est toute à la fois pudique et imposante.

Un petit avant-goût ?

Ariane à Jeanne : « Tu vas tout faire pour reprendre goût à la vie, d’accord ? Tu vas recommencer à voir des gens, des amis, voir des garçons… tu vas sortir avec moi… ». Le réalisateur illustre alors symboliquement ce retour à la vie sociale et amoureuse de Jeanne, sous l’impulsion d’Ariane, par une jolie scène de danse que nous avons choisie comme extrait.

Informations en vrac:

La musique est de Jean-Louis Aubert (oui oui le gars de Téléphone !!) dont on découvre ici les qualités de poète:

Lorsqu’il faudra quitter ce monde,
Fais que ce soit en ta présence
Fais qu’en mes ultimes secondes
Je te regarde avec confiance

Tendre animal aux seins troublants
Que je tiens au creux de mes paumes ;
Je ferme les yeux : ton corps blanc
Est la limite du royaume.

Un matin de grand clair beau temps,
Tout rempli de pensées charnelles
Et puis le grand reflux du sang,
La condamnation essentielle ;

La vie qui s’en va en riant
Remplir des entités nouvelles,
La vie n’a pas duré longtemps,
La fin de journée est si belle.

Dans La Cour

Sortie: avril 2014

Réalisation: Pierre Salvadori

Scénario: Pierre Salvadori, David Léotard

Acteurs(trices): Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Féodor Atkine

Bande Originale: Grégoire Hetzel, Stéphin Merritt

Synopsis selon FFL:

Antoine est un musicien dépressif qui abandonne brusquement sa carrière pour devenir gardien d’immeuble. Dans cet immeuble où les rencontres sont nombreuses, il rencontre Mathilde qui développe une peur phobique des fissures dans les murs. Ils vont tous les deux se trouver pour former un tandem maladroit et drôle et tenter d’apaiser leurs angoisses.

L’humble opinion de FFL:

Il s’agit d’un film délicieux. Une comédie mélancolique avec deux personnages d’une grande fragilité, comiques et pathétiques. Le film mise moins sur la forme que sur un rythme placide et doux. Catherine Deneuve est à son habitude magistrale.  Gustave Kervern est omniprésent; il est ici l’absent le plus présent qui soit.

Un petit avant-goût ?

Le court extrait choisi permet de donner un éclairage sur la poésie du film. Mathilde et Antoine se relaient pour faire la lecture à un occupant aveugle de  l’immeuble. A l’occasion d’une séance de lecture, Antoine dévoile beaucoup de lui en filigrane des vers d’un poème.

Informations en vrac:

Le poème récité par Antoine (« Dormir ») est de Raymond Carver, un écrivain américain dont l’itinéraire interpelle. Provenant d’un milieu ouvrier, fils d’un père alcoolique, père lui même à l’âge de 19 ans, Raymond Carver parvient pourtant à déployer un activité littéraire riche tout en exerçant des petits boulots et en poursuivant ses études à l’université. Une vie d’effort et de littérature qui ne laissera pas de répit à Carver. Il s’éteint brutalement deux mois seulement après son remariage avec la poètesse Tess Gallagher. Vraiment aucun répit.

Le film Short Cuts de Robert Altman s’inspire de plusieurs nouvelles de Carver.

« Dormir » (« Sleeping ») est tiré du recueil de poèmes La Vitesse foudroyante du passé (1986).

Dogman

Sortie: juillet 2018 (interdit moins de 12 ans)

Réalisation: Matteo Garrone

Scénario: Ugo Chiti, Massimo Gaudioso, Matteo Garrone

Acteurs(trices): Marcello Fonte, Edoardo Pesce

Bande Originale: –

Synopsis selon FFL:

Dans une ville à l’abandon, Marcello est un toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous. Son ami Simoncino est un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Lorsqu’il sera trahi et abandonné par son « ami » Simoncino, il décidera alors de se venger.

L’humble opinion de FFL: les films de Matteo Garrone sont intelligents, noirs et singuliers. En s’inspirant ici d’un fait divers particulièrement sordide, il ne déroge pas à la règle. Le film est visuellement fascinant servi par une mise en scène rigoureuse, une lumière et des couleurs particulièrement travaillées.

Les deux comédiens principaux portent le film en donnant une très grande intensité à leur personnage. Marcello Fonte qui est ici vraiment exceptionnel, tout en douceur meurtrie, est la grande trouvaille du film.

Le film est immédiatement classé en « à voir ». S’il avait pu se détacher un peu plus du bitume, du fait divers, il aurait pu être porté en « vraiment à voir ».

Un petit avant-goût ?

L’extrait sélectionné ici est une scène secondaire du film mais en la présentant, cela permet de donner un aperçu des idées, de son « visuel », des choix singuliers opérés par le réalisateur. Pour faire taire le chien de la maison,  des cambrioleurs ont mis l’animal dans le congélateur. Marcello revient alors sur les lieux pour le sauver. On frôle ici le surréalisme.

Informations en vrac:

L’action du film Dogman (comme celui de Gomorra du même réalisateur) se déroule dans un endroit aussi surprenant que désolant appelé « Casel Volturno ».

Il s’agit d’une ancienne station balnéaire située près de Naples.

Abandonnée, une grande partie de la cité est dans un état de délabrement avancé, les rues sont défoncées, les immeubles insalubres, les ordures ne sont plus ramassées, la plupart des services publics ont fermé.

A l’origine, la présence tentaculaire d’un puissant clan de la mafia italienne Camorra a progressivement ruiné la ville. Le phénomène s’est accéléré avec l’arrivée de la mafia nigériane qui a investi une partie de la station balnéaire et de l’afflux de clandestins attirés par le travail au noir.

La drogue et la prostitution règnent en maître dans certains quartiers.

La ville compte 25 000 habitants dont environ 15 000 migrants.

Quelques Heures de Printemps

Sortie: 2012

Réalisation: Stéphane Brizé

Scénario: Stéphane Brizé / Florence Vignon

Acteurs(trices): Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuel Seigner, Olivier Perrier

Bande Originale: Nick Cave / Warren Ellis

Synopsis selon FFL: à presque 50 ans, Alain Evrard est contraint de retourner vivre chez sa mère.  Cette cohabitation forcée fait ressurgir la violence de leur relation passée jusqu’à ce qu’il découvre que sa mère est très malade. Elle, se sait condamnée. L’incommunicabilité existant entre cette mère et ce fils va-t-elle durer alors que la mort s’approche ?

L’humble opinion de FFL: chez FFL, il y a de grands fans de Stéphane Brizé, de Vincent Lindon, d’Hélène Vincent et même d’Olivier Perrier. Alors les quatre ensemble…vous imaginez… Ils sont ici – comme souvent – impeccables.

Le film traite de l’incommunicabilité entre les êtres. Elle domine avec rigueur toute la première moitié du film et se fissure ensuite progressivement dans les couloirs des hôpitaux et les chemins alternatifs choisis en Suisse. L’événement qui la fera voler en éclat a lieu à la toute fin du film. Et cette scène magistrale remue très fort.

A voir donc.

Un petit avant-goût ?

Comme à son habitude, FFL a écarté les scènes les plus fortes pour ne pas déflorer le sujet mais l’extrait choisi apporte un éclairage très intéressant sur l’incommunicabilité. Très bien écrite, la scène « médicale » visée par l’extrait ci-dessous veut bien dire ce qu’elle veut dire mais sans vraiment dire les mots…

Informations en vrac:

Le film aborde le suicide assisté qui est autorisé en Suisse. Le nombre de suicides assistés y est d’ailleurs en hausse constante (86 personnes en 2000, 320 en 2009 et… 965 en 2015).  Il sont encadrés par des textes et réalisés par des associations spécialisées. Les interventions visent surtout les personnes âgées (plus de 75 ans)  le plus souvent atteintes de maladie.

Plusieurs produits peuvent être utilisés dont le Pentobarbital, un barbiturique utilisé pour les anesthésies. Il passe dans l’estomac puis le foie. A haute dose, il entraîne le coma puis la mort en raison de l’accumulation du produit dans le cerveau.

C’est probablement celui qui est utilisé dans le film puisqu’il est pris par voie orale suivi d’un profond « endormissement ».

La réalisateur de Quelques Heures de Printemps est Stéphane Brizé (photo ci-contre) qui a une filmographie riche et toujours passionnante.

Il aborde des thèmes de vie douloureux; thèmes qui souvent s’entremêlent dans les films: l’action syndicale pour faire bouger les lignes (« En guerre »), le désarroi face au monde économique moderne (« La Loi du marché »), le poids des convenances (« Une vie ») ou du déracinement (« Mademoiselle Chambon »)…

Bref un favori de FFL.

Once

Sortie: 2007

Réalisation: John Carney

Scénario:  John Carney

Acteurs(trices): Glen Hansard, Marketa Irglova

Bande Originale: Glen Hansard, Marketa Irglova (évidemment !)

Synopsis selon FFL:

A Dublin, deux amateurs de musique se rencontrent. Lui est compositeur interprète, elle musicienne. Ensemble ils vont assouvir leur rêve de musique. Leur relation pourra-t-elle aller au delà de ce rêve commun ?

L’humble opinion de FFL:

Certains grincheux verront dans ce film trop de simplicité voire de superficialité. C’est pourtant le parti pris du film qui reste tout en pudeur : des vies simples, des émotions simples, des relations simples (à l’image de la rencontre du couple qui est déclenchée par la réparation d’un aspirateur Hoover). Dublin n’est pas Hollywood. Être chanteur de rue, ce n’est pas vivre comme Bon Jovi. La rencontre de deux personnes que tout rapproche n’aboutit pas nécessairement à un couple.

La profondeur est en revanche  partout où la caméra capte la musique, les regards, les sourires. La richesse du film est là. A voir donc.

Un petit avant-goût ?

L’extrait choisi celui où le couple parvient à réunir des musiciens pour enregistrer en studio. Ils ne connaissent rien aux studios d’enregistrement mais vont se révéler…

Informations en vrac:

Le film a été réalisé un peu dans l’urgence, sans moyen, à la suite du départ de l’acteur principal (Môsieur Cilian Murphy qui doit probablement préférer de plus gros budgets) et du producteur du film.

D’où un tournage un peu artisanal, sans permis, avec caméra à l’épaule. Et c’est probablement ce qui donne de la fraîcheur au film.

Once a remporté le prix du public au Festival du Film de Sundance en 2007.

Le réalisateur, John Carney est lui même irlandais, musicien et ancien membre d’un groupe de pop. Il a également réalisé un film intéressant,  New York Melody avec le grand Mark Ruffalo, toujours autour de la musique.

Garde A Vue

Sortie: 1981

Réalisation: Claude Miller

Scénario: Claude Miller, Jean Herman et Michel Audiard

Acteurs(trices): Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand

Bande Originale: George Delerue

Synopsis selon FFL: 

C’est la nuit du 31 décembre que choisit le Commissaire pour convoquer Jérôme Martinaud, notaire et notable de la ville, afin de recueillir son témoignage sur le viol et l’assassinat de deux petites filles. Persuadé de sa culpabilité, le commissaire le met en garde à vue.

Comment parvenir à obtenir ses aveux ? Jérôme Martinaud est il l’assassin ? La garde à vue va s’avérer autant complexe que dramatique.

L’humble opinion de FFL: Ce film est un bijou. Un diamant du cinéma français et disons-le du cinéma tout court. Chez FFL, on connait les répliques du film par cœur.

Le cinéma est ici réduit à son expression essentielle: le scénario habile d’un film policier, une trame assise sur la complexité de la personnalité humaine, des dialogues ciselés et surtout l’interaction de comédiens au charisme et au talent immenses.

Un film très noir mais un peu à la manière d’une peinture de Soulages. Tout en facettes. Un film vraiment à voir.

Un petit avant-goût ?

Difficile de choisir une scène, tant elles sont toutes magnifiques. Nous avons choisi l’extrait où Jérôme Martinaud décrit les relations intimes, ou plutôt l’absence d’intimité qu’il subit dans les relations avec sa femme.

Informations en vrac:

Lino Ventura est un acteur de film dramatique qui peut exceller dans les comédies (tout le monde se souvient des Tontons Flingueurs  ou de L’Emmerdeur). A l’inverse, Michel Serrault est un acteur de comédie qui excelle dans les films dramatiques. Il y acquiert une certaine épaisseur, souvent avec une subtile dose d’ambiguité. Et c’est bien ce qui ce passe dans Garde A Vue, la composition de Martinaud est protéiforme; il est tout à la fois arrogant, pathétique, colérique, attachant, triste, matois, intelligent…

Chez FFL, une revue critique du film a particulièrement attiré notre attention sur le web. Et nous rendons à César ce qui lui appartient en cliquant ici.

La Femme Au Tableau

Sortie: 18 novembre 2015

Réalisation: Simon Curtis

Scénario:

Acteurs(trices): Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl

Bande Originale: Martin Phipps / Hans Zimmer

Synopsis selon FFL:

Maria Altman, septuagénaire espiègle qui a fui l’Autriche à la fin des années 30 confie à un jeune avocat la mission de récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt qui appartenait à sa famille et qui lui a été confisqué par les nazis. Le tableau est exposé dans le plus grand musée de Vienne et l’Autriche n’entend pas restituer l’oeuvre qui est vénérée par la population. Maria Altman et le jeune avocat décident alors d’attaquer en justice le gouvernement autrichien…

L’humble opinion de FFL: Alors bien sûr on pourra dire que le scénario aurait pu être un peu mieux ciselé et la mise en scène moins académique, mais ne boudons pas notre plaisir: le thème est vraiment très intéressant, le déroulé sans temps mort, les acteurs sont impeccables (fabuleuse Helen Mirren !), le tout accompagné d’une bande originale de grande qualité. Du bon spectacle en somme. Alors chez FFL on recommande de voir.

Un petit avant-goût ?

Au cours de cette scène, Maria Altman revient pour la première fois depuis la guerre en Autriche et revoit le fameux tableau de Klimt. Elle en éprouve un petit choc émotionnel d’où surgissent les souvenirs…

Informations en vrac:

Simon Curtis met en avant dans ce film le difficile processus de restitution des biens juifs spoliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Bien que de nombreuses œuvres d’art furent rendus ces dernières décennies, nous nous sommes demandés chez FFL comment il était possible, aujourd’hui encore, que ces biens n’aient pas été rendus à leur propriétaire. Intrigués, nous avons donc mené notre propre enquête.
Mais pour comprendre cette spoliation des biens juifs il faut tout d’abord s’intéresser au projet Führermuseum, un musée qu’Hitler projetait de créer et qui illustrerait le « Nouvel Ordre Culturel » allemand. Le musée devait être situé à Linz en Autriche (entre Vienne et Munich). Pour l’alimenter, plus de 600 000 œuvres ont été volées par les nazis durant la guerre dans tous les pays occupés.
Bien qu’un très grand nombre de ces œuvres ait été rendu depuis, 100 000 restent indéterminées, dispersées sur le marché international de l’art ou dans des collections publiques ou privées. Même après identification, il est difficile d’obtenir la restitution des oeuvres. C’est le cas particulièrement en Autriche, comme on le constate dans le film, ou des collections pillées ont été nationalisées.
Encore aujourd’hui, de nombreuses batailles judiciaires sont en cours pour la restitution des œuvres mais ces combats restent très délicats. Qu’en serait-il si l’Egypte réclamait la restitution de l’obélisque de la place de la Concorde volées par Napoléon lors de ses campagnes militaires ?

Hostiles

Sortie: 2018

Réalisation: Scott Cooper

Scénario: Scott Cooper

Acteurs(trices): Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Rory Chochrane

Bande Originale: Max Richter

Synopsis selon FFL:

A la fin du XIXème siècle, au sortir des guerres indiennes où se sont exacerbées les haines et les souffrances les plus terribles, le capitaine Joseph Blocker, ancien héros de l’armée américaine, se voit imposer d’escorter, avec un petit détachement, un vieux chef Cheyenne, malade et mourant sur ses anciennes terres tribales.

Durant ce périple où les rencontres se feront toujours plus douloureuses et violentes, le soldat, le vétéran indien et la troupe que les accompagne vont devoir s’épauler pour survivre. Peut être même s’entendre et se comprendre.

L’humble opinion de FFL: le terme « crépusculaire » s’applique bien à l’atmosphère de ce film. Les guerres indiennes sont terminées. L’anéantissement des indiens a eu lieu. Les blessures sont encore là et les haines vivaces. Ce périple du Nouveau Mexique au Montana est la dernière page symbolique qui clôt un livre d’histoire particulièrement violent.

Hostiles est un grand conte cinématographique : un réalisateur (Scott Cooper) talentueux et rigoureux, un souffle épique, d’excellents comédiens, des décors splendides bien servis par la photographie, un soucis de précision et de vérité historiques (voir infos en vrac), et la musique envoûtante de l’immense Max Richter.

Que demander plus ? Chez FFL rien. Vraiment à voir.

Un petit avant-goût ?

L’extrait choisi se déroule au début du film, juste après le départ de l’escorte du fort. Il fait halte au bout de quelques minutes: Joseph Blocker n’a apparemment pas l’intention d’escorter le chef Cheyenne jusqu’au Montana…

Informations en vrac:

Les Commanches

Dans le film, la troupe de Joseph Blocker est harcelée par un petit groupe de guerriers Comanches, errant car refusant de rejoindre la réserve qui leur a été assignée, vivant de rapines, massacrant tous les colons qu’ils rencontrent, hommes, femmes et enfants. Dans le film, le chef Cheyenne traite les Comanches de nation de « crotales ». Les soldats yankees leur vouent une haine farouche.

Chez FFL, nous sommes intrigués : pourquoi cette aversion anti-Comanches même de la part des autres tribus indiennes ? Qu’en a pensé le consultant Comanche du film William Voelker? FFL vous dit tout.

À l’origine, les Comanches composent une petite population nomade des Grandes Plaines, migrant au gré des troupeaux de bisons des Grandes Plaines dont ils tirent leur subsistance.

À la fin du XVIIème siècle, l’introduction du cheval par les colons espagnols va amener les Comanches à développer une très grande expertise dans les chevaux, devenant alors des chasseurs de bisons très efficaces et des cavaliers redoutables.

Leur développement démographique et géographique sera alors rapide et va se heurter violemment aux autres tribus. Leur réputation d’agressivité va alors grandir. Ils seront progressivement appelés « Comanches » terme dérivé de la langue Ute qui peut être traduit par « l’ennemi ».

La raréfaction des bisons surexploités par les chasseurs blancs va amener les Comanches à lancer des raids contre les colons pour survivre, particulièrement à la fin du XIXème. La diminution de leurs ressources, les trahisons, le conflit armé avec l’armée américaine et les maladies vont progressivement avoir raison des Comanches qui seront forcés de s’installer dans des réserves.

Quelques groupes d’irréductibles refuseront de se soumettre. Comme ce petit groupe violent dépeint dans Hostiles. Le consultant Comanche, William Voelker, ne voit rien à redire à cette présentation : « nous n’essayons pas d’enjoliver notre histoire. Ces hommes étaient assoiffés de sang, ils avaient tout perdu et étaient furieux que leur peuple ait été privé de sa liberté. »